Rester sur le carreau

À gauche, la splendeur d’un passé raconté en azulejos : scènes mythologiques, paysages idéalisés, ornementations baroques. À droite, une fenêtre close, grillagée, rouge sang, écaillée. Entre les deux, une frontière de pierre brute. Tout est là : la beauté figée face à l’usure du réel.

Rester sur le carreau, c’est parler d’attente, de silence, d’une mémoire qui s’effrite lentement. Les carreaux bleus, bien qu’endommagés, continuent de raconter. Mais le regard bute sur cette porte close, symbole d’un monde inaccessible, verrouillé. Un mur entre rêve et réalité. Entre dedans et dehors.

Cette photo capture un paradoxe portugais : l’esthétique sublime d’un patrimoine qui se fissure, et l’oubli qui rôde derrière les façades. C’est un cliché qui interroge ce que l’on montre, ce que l’on masque, et ce qu’il reste quand la beauté ne suffit plus à ouvrir les portes.