Antoine Schoenfeld

Errant dans les couloirs de mon lycée en BEP comptabilité puis en STT communication, on ne va pas se mentir, je ne m'imaginais pas à un seul instant faire un métier de bureau jusqu'à la fin de ma vie. J'étais simplement perdu à la recherche de mon avenir et de stabilité, pour rassurer mes parents, et peut-être moi-même. Devenir photographe? Je ne l'envisageais même pas, la passion étant à ses balbutiements.

En vérité, j'avais peur. Peur d'un quotidien éternel, de voir les mêmes têtes, devoir passer 70% de ma vie devant un écran vomissant du excel, du powerpoint, des pauses devant la machine à café jusqu'à ma retraite. Cette crainte n'a fait qu'amplifier mon échec scolaire à ma dernière année de lycée. J'abandonnais les matières une par une fuyant ma situation.

Fin mars 2005, je décide de faire un concours d'entrée dans une école photo pour la blague, Je reçois une décision favorable à condition d'avoir le Bac. L'électrochoc est plus que brutal, en une fraction de seconde je me vois devenir photographe et un avenir s'ouvre dans ma tête. Mon entourage m'encourage et j'ai à peine 2 mois pour cravacher afin d'obtenir mon diplôme que j'obtiens malgré le retard accumulé.

Une dizaine d'années plus tard : pourquoi photographe? Ce n'est pas un métier, c'est ce que je suis tout simplement. Pas besoin d'avoir le bac, ni d'être dans une école de photo pour devenir photographe, le jeune étudiant que j'étais devait sentir la possibilité de rêver constamment dans un métier qui le permettait. Peu importe les chemins que j'ai emprunté pour y parvenir, la photographie était la réponse.